dimanche 24 mars 2013

La Guerre du feu



Cette œuvre littéraire de J H Rosny-Ainé, publiée à la fin du XIX ème siècle est très certainement le point de départ du genre "roman préhistorique". Depuis, bon nombres d'écrivains ont tenté, à leur tour, de décrire les aventures d'ancêtres plus ou moins éloignés de nous.

"La Guerre du Feu" a connue une adaptation cinématographique en 1980 par Jean-Jacques Annaud.

Mais si j'écris aujourd'hui sur ce sujet, c'est avant tout parce que mon ami Emmanuel Roudier, scénariste et dessinateur de bandes dessinées, vient de "s'attaquer" à cette œuvre. C'est donc cette fois-ci sous le crayon d'Emmanuel que la tribu des Oulhamr repart en quête du feu perdu. Le premier tome, intitulé "dans la nuit des âges " est paru en octobre 2012 chez Delcourt.
Emmanuel Roudier n'en ai pas à son galop d'essai. En effet, nous nous étions rencontré il y a déjà quelques années lors d'une séance de dédicace du premier tome de la BD Vo'Hounâ, retraçant les aventures d'une jeune néandertalienne et d'un homo sapiens, Cheval Cabré. Après trois tomes de cette aventure préhistorique, Emmanuel Roudier publia "Neandertal", en trois tomes également. Gageons que nos Oulharm, sous la houlette d'Emmanuel Roudier, rencontreront un large publique d'amateurs du genre. Personnellement, je suis fan.

Visitez son blog : http://roudier-neandertal.blogspot.fr


mercredi 13 mars 2013

Pourquoi ce blog ?

Pourquoi ce blog ?

Le "Projets Prométhée" est une auto-entreprise à vocation d'enseignement culturel. Nous intervenons dans un cadre professionnel autour du thème du feu et de son transport à travers l'histoire partout et en tout lieux. Alors pourquoi ce blog ? Et bien, premièrement, pour me détendre. Comme beaucoup de blogger, j'aime écrire de temps en temps un petit billet sur mon thème favori. Vous découvrirez donc ici, quelques textes portant sur un objet particulier ou une histoire remarquable, liée à cette énergie phénoménale et au combien fascinante qu'est le feu.
Dans un deuxième temps, ce blog a pour vocation de susciter votre intérêt et peut-être vous donner l'envie de visiter notre site ou vous trouverez cette fois-ci nos offres de prestations.

Notre site se trouve ici : https://sites.google.com/site/projetspromethee/home

Bonne visite à toutes et à tous.

vendredi 8 mars 2013

INITIATEURS DE FEU

INITIATEURS DE FEU

Ce terme générique désigne tout élément susceptible d'être transformé en braise à la suite d'un contact avec une étincelle suffisamment chaude. Nous avons vu lors de notre précédent billet que la marcassite et le silex, frappés l'un contre l'autre, permettent d'obtenir des étincelles de qualités, issue de la marcassite. Cette technique par percussion est la plus vieille du monde. Les plus anciennes marcassites trouvés dans des campements préhistoriques sont datées de 20 000 ans et des poussières. Mais gageons que cette pierre fut utilisée depuis bien plus longtemps encore. En effet, la marcassite est un sulfure de fer. A ce titre, elle à une forte tendance à rouiller et à se transformer en poudre, difficilement détectable sous la truelle et l’œil pourtant avertis de l'archéologue. 
Mais ces étincelles ont besoin d'être recueillies sur un élément suffisamment inflammable pour se transformer en braise. Quel initiateur de feu à donc pu utiliser notre ancêtre? La nature propose plusieurs éléments inflammables. Nous en pratiquons deux régulièrement, l'amadou issus de l'amadouvier et la massette de roseaux. L'amadou est de loin le plus efficace.
Massettes de roseau en graine. Parc du Château de Versailles (Photo Christophe Sence)
Colonie d'amadouviers sur un hêtre (photo Christophe Sence)
L'amadouvier (Fomes fomentarius) est un champignon de la famille des polypores. IL pousse sur les arbres malades. Ces cibles favorites sont les peupliers et les hêtres. Découpé en tranche, il est un excellent initiateur de feu. D'ailleurs, certain sites lacustres datés de la fin de la préhistoire (Néolithique) ont livré quelques exemplaires de ce champignon confirmant son usage précoce comme initiateur de feu.
Il est le complément idéal du briquet à marcassite. Il peut-être utilisé brut car le souffre naturellement contenu dans la marcassite aidera à la combustion. Inutile donc de lui faire subir un quelconque traitement. En revanche, utilisé avec un briquet en fer, il est nécessaire de faire subir un traitement au champignon. Par exemple un bain de salpêtre.

Mais ce champignon possède d'autres vertus que celles de permettre la création d'une braise. Il fut utilisé en médecine, et notamment en chirurgie comme compresses. En effet, ces propriétés hémostatiques furent appréciés des chirurgiens jusqu'au XIX ème siècle avant que les compresses en coton, moins efficaces mais plus faciles à produire, remplacent définitivement les compresses en amadou.
L'amadouvier, et cela est encore bien moins connu, peut être travaillé en larges bandes que l'on peut ensuite utiliser comme du tissus. Actuellement, cet artisanat persiste en Roumanie, dans un petit village de Transylvanie appelé Korond. Seule six familles pratiquent encore ce travail. Le métier est au bord de l'extinction. Depuis la chute du communisme, la dé-collectivisation des terres à entrainé une gestion plus rigoureuse des parcellaires forestiers. La volonté de rentabilité n'est plus compatible avec la prolifération d'arbres morts, pourtant essentiel au développement de l'amadouvier. A terme, la matière première risque donc de manquer, et la production de s'arrêter.
De nos jours, ce champignon sombre peu à peu dans l'oubli, rejeté au rang de simple parasite.

Pour plus d'information sur le travail artisanal de l'amadouvier en Roumanie, voici un court-métrage de 26 minutes réalisé en août 2012 par Gwendoline Torterat, ethnologue :



Visitez également son blog : Koramad
http://koramad.blogspot.fr/2012/08/blog-post_20.html

mardi 5 mars 2013

Pierre à feu

Pierre à feu

L'image d’Épinal qui voudrait que l'homme préhistorique ait allumé son feu en frappant deux silex l'un contre l'autre est sans doute l'une des plus ancrée dans l'imaginaire collectif. Cette erreur fut véhiculée par les premiers préhistoriens eux-même. Ne leur jetons pas la pierre... Les premiers foyers découverts dans les campements de nos ancêtres étaient entourés de tout un fatras de déchets alimentaires, mais aussi de fragments de silex cassés par les hommes afin d'en obtenir des outils souvent très perfectionnés. Ces déchets de taille jonchaient les sols d'habitats, se retrouvant souvent près du feu. L'association d'idée était aisée : l'homme a fait du feu, deux silex frottés l'un contre l'autre produisent des étincelles, l'homme a allumer son feu à l'aide de deux silex.
Pourtant, cette déduction logique ne résiste pas à l'expérience. On sait très bien maintenant que les étincelles de silex produisent certes de la lumière, mais pas suffisamment de chaleur pour transmettre celle-ci à un élément inflammable. Si de nombreux déchets de silex se trouvaient près du feu, c'est sans doute parce qu’il vaut mieux tailler ses outils près d'une source de chaleur et de lumière...
La percussion de deux pierres peut pourtant permettre d'allumer un feu. La pierre à feu existe bien réellement. Elle porte même le nom de marcassite. Il s'agit d'un minerai de fer dont la composition chimique est FeS2 (sulfure de fer). Cette pierre contient donc un mélange détonnant : du fer, qui, une fois percuté à l'aide d'une pierre dure produira une pluie d'étincelles rougeoyantes à une température approchant les 350 degrés et du souffre qui agit comme facilitateur de combustion.
Nodule de marcassite. Photo Arnaud Bouthinon
Bien entendu, le silex a couramment été utilisé comme pierre à briquet pour venir percuter le nodule de marcassite. En effet, le silex est une des pierres les plus dures au monde. C'est pour cette raison, et non pour sa capacité a produire des étincelles, que le silex a été sélectionné pour venir compléter la marcassite. C'est sans doute pour cette raison également que le silex accompagnera pendant presque toute l'histoire de l'homme de multiples systèmes d'allumages. On retrouvera par exemple celui-ci, cacher derrière le terme de "pierre à fusils", dans le système d'allumage des premières armes à feu. Mais ceci est une autre histoire...